Focus salariés : Laurie Nebout, Azaé Côte Basque

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Est-ce que tu peux te présenter rapidement et nous en dire plus sur ton parcours ?

J’ai rejoint Azaé en 2018. À ce moment-là, j’étais à la recherche d’un emploi après une période d’arrêt forcé. J’ai dû interrompre ma carrière pendant 3 ans car ma fille avait des problèmes de santé graves et était en situation de handicap. À l’origine, je n’étais pas du tout dans le secteur des services à la personne. J’ai fait des études en management et en création d’entreprise. J’ai été entrepreneure pendant plus de 6 ans mais j’ai dû vendre mon entreprise pour m’occuper de mon enfant.

Lorsque la santé de ma fille s’est améliorée, j’ai ressenti le besoin de donner un sens à mon travail et à ma profession. J’ai alors eu la chance d’intégrer l’agence Azaé Côte Basque en tant que responsable de secteur. Ensuite, la responsable d’agence a quitté son poste, et j’ai pris le relais. Cela fait déjà 3 ans que je fais partie de cette belle aventure ! Le temps passe vite !

Comment se déroule le processus de recrutement des personnes en situation de handicap au sein de l’agence ?

Actuellement, nous avons à peu près 10% de l’effectif de notre agence qui est en situation de handicap, ce qui équivaut à 7 personnes.

En ce qui me concerne, je ne considère pas que c’est un critère lors du recrutement. Lors des entretiens, j’aborde bien sûr la question et je m’efforce de les mettre à l’aise en leur expliquant que cela ne constitue pas un obstacle pour travailler chez nous.

Il y a certains profils qui vont avoir tendance à nous le cacher car ils ont peur de ne pas avoir le poste mais j’essaye de les rassurer au maximum. Je leur explique qu’il est préférable d’en discuter dès le départ afin que nous puissions adapter leur emploi du temps et les tâches qui leur seront attribuées.

De quels type de handicap s’agit-il ?

Il s’agit majoritairement de handicaps invisibles. Nous rencontrons principalement des problématiques liées au dos, aux articulations ou des maladies auto-immunes. Pendant plusieurs années, nous avons également eu un intervenant qui souffrait d’une perte auditive sévère d’une oreille. Lorsque nous lui avons demandé d’effectuer de la garde d’enfants, il a essayé, mais cela s’est révélé difficile pour lui en raison des bruits, qui le fatiguaient énormément. Nous avons donc adapté son poste en conséquence.

Est-ce une démarche personnelle d’employer des personnes en situation de handicap ou cela s’est fait plutôt naturellement ?

Je ne sais pas si on peut considérer cela comme une démarche personnelle mais j’ai un rapport particulier avec le handicap. En effet, lorsque j’étais enfant, ma meilleure amie avait un handicap physique. Aujourd’hui, elle est clown dans les hôpitaux pour enfants. C’est amusant parce que nous nous sommes retrouvées lorsque ma fille était elle aussi en situation de handicap.

Pour moi, le handicap n’a jamais été un critère de différenciation. Les personnes en situation de handicap ont des capacités et des qualités qui vont bien au-delà de leur handicap. Je pars du principe que nous pouvons tous être confrontés au handicap un jour ou l’autre et qu’il faut être bienveillant.

Je pense que c’est plutôt une question de sensibilité. Je trouve enrichissant d’avoir des personnes différentes, qu’elles présentent des différences physiques ou mentales. Pour en revenir à mon amie, elle avait les bras plus courts, ce qui constituait un handicap lourd. Pourtant, elle s’habillait avec les pieds, ce qui était tout à fait remarquable. Elle avait une résilience qui lui permettait de développer des compétences incroyables : en bref, elle s’était adaptée. Je pense d’ailleurs que les personnes en situation de handicap ont une capacité d’adaptation bien plus élevée que celles qui n’y sont pas confrontées.

Comment cela se passe-t-il dans ton agence ? Est-ce que cela change quelque chose au quotidien ?

En réalité, cela ne change pas grand-chose. Nous avons simplement une surveillance médicale plus étroite, en particulier pour les métiers physiques et nous adaptons les missions pour les auxiliaires de vie ou les aides ménagères qui ont des handicaps liés au dos ou aux bras.

Cependant, j’adapte également les missions en fonction des personnes qui n’ont pas de handicap, comme celles qui approchent de la retraite. Je ne fais pas de distinction majeure entre les deux.

Y a-t-il des ajustements de poste pour les personnes en situation de handicap ? Êtes-vous en contact avec l’AGEFIPH ?

Pour le moment, l’occasion ne s’est pas vraiment présentée car il s’agit majoritairement de handicaps légers. Si demain, nous avons quelqu’un en agence avec un handicap physique, on adaptera bien évidemment le mobilier, etc.

A ce stade, nous n’avons pas de lien direct avec l’AGEFIPH, mais nous sommes ouverts à cette idée. Néanmoins, nous avons établi un partenariat avec une association qui accompagne les personnes qui sont en train de perdre la vue pour les aider à s’adapter à leur domicile. C’était une expérience enrichissante car nous avons formé des binômes avec nos auxiliaires de vie pour apporter une assistance aux bénéficiaires dans leur appréhension du handicap.

Encourages-tu les autres agences à recruter davantage de personnes en situation de handicap ?

Oui, absolument. Si les conditions du poste sont adaptées, je pense que les personnes en situation de handicap sont tout à fait capables d’occuper ces postes !